(Damnlet, Poltronius, un comédien)
Ross et Gill sont encore en scène. Ils resteront quelque temps en fond de scène.
On entend venir Damnlet, Poltronius et les comédiens.
Poltronius en voix off: Monseigneur, regardez ce que j'ai trouvé...
Damnlet en voix off: Oui oui. (Il entre en scène avec un bras autour du cou du comédien) Cher ami! Votre présence m'enchante! Vous n'avez pas changé depuis mon départ de Wittenberg.
Ah... N'attendons point, abat les préliminaires. jouez moi quelque chose! Tout de suite.
Comédien enthousiaste: Ça tombe bien car notre troupe travaille sur...
Damnlet: Jouez moi ça!
Comédien: D'accord. D’accord. Je vous met en contexte. (À chaque fois qu'il introduit
et qu'il fait mention d'un personnage, il prend une pose à l'instar d'une
statut vivante) Nous sommes en grèce. Pyrus, un fils vengeur, se lance dans la bataille de Troie pour tuer le chef Priam qu'il croit responsable de la mort de son père. Décapitant pères, mères, fils et filles, c’est couvert de leur sang qu’il arrive face à face avec Priam. D'un geste décidé, il lève son arme, l'oriente vers le roi,
et puis... (pause) plus rien. Pyrus ne bouge pas. Va-t-il agir? Ou laisser tomber
au dernier moment? Allez Pyrus! Allez! (longue pause) Pyrus..? (longue pause)
Et dans le bruit de l'effondrement des tours, Pyrus fait tomber son épée, la plante dans le corps de Priam, la tourne et hache sauvagement. Il détruit, chaque parcelle du corps de Priam avec une rage incontrôlée. Le sang du roi gicle sur sa propre terre. C'est à ce moment qu’arrive Hécube, femme de priam (pose).
Damnlet (ne comprend pas): La reine?
Poltronius (motivé): Oui! La Reine! C’est bon ! C’est bon !
Durant le reste du monologue, Damnlet se grattera les yeux de plus en plus.
Comédien : C'est à ce moment qu’arrive Hécube, femme de priam (pose). Cette femme qui était autrefois majestueuse ne porte plus comme vêtement qu’un simili de robe roussit par les flammes. Son maquillage coule sur son visage appeuré. Il n’y avait plus qu’une chose qui conte à ce moment : retrouver son amant. Elle avait bravé les flammes meutrières et les féroces guerriers pour arriver jusqu’à son mari. Quand elle le vit enfin, l’épée de Pyrus était en train de voler sa vie. Une douleur si grande l’envahit que tout son corps lacha. Si rien d’humain ne peut émouvoir le ciel, le hurlement de douleur qu’elle poussa à ce moment fit gonfler ces yeux et tomber un déluge de larme sur cette terre dévasté. Son amour… son unique amour…était… mort