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!!!!POUR LA VRAI VERSION DU TEXTE, CONTACTER L'AUTEUR!!!!!
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FREDERIC_SASSEVILLE_P@HOTMAIL.COM
COLLECTIF HAMLET
Frédéric Sasseville-Painchaud, Hubert Larose-St-Jacques
RÉÉCRITURE 4 16/12/08
SECTION 23 1/2
DEUXIÈME FOSSOYEUR
Y’a été enterré y’a 12 ans, le jour où Fortinbrass, le vieux pas le jeune, y’est mort à cause de Hamlet, pas le jeune, le vieux, le père du fou là.
HAMLET
Le fou?
DEUXIÈME FOSSOYEUR
Ben, oui, j’ai pris ça à radio. C’t’étrange ça, devenir fou.
HAMLET
Très étrange.
DEUXIÈME FOSSOYEUR
Si vous voulez mon avis la raison c’est le Danemark. C’est pour ça qu’il est parti en Angleterre.
HAMLET
En Angleterre? Pourquoi?
DEUXIÈME FOSSOYEUR
Un fou avec un autre fou, y voit pas que l’autre y’est fou. Pis vu que les anglais sont toutes des fous…
Le Fossoyeur tend le crâne à Hamlet. Hamlet le prend.
HAMLET : À qui est ce crâne?
FOSOYEUR 2 : Ce crâne, mon cher monsieur, c’est celui de queckun de ben connu. On l’voyait tout le temps vers la fin de la journée dire des niaiseries à la TV. Chu pas peu fier de l’avoir dans mon trou, surtout qu’y’animait l’émission Le cimetière du fun à Télé-Royale. C’tait quoi son nom déjà?
HAMLET : Yorick.
FOSSOYEUR 2 : C’est ça Loïc…
HAMLET : Pauvre Yorick. Horatio, tu te souviens, quand on rentrait de l’école, on s’assoyait devant la télé pour son émission. Religieusement, pendant 12 ans, on a écouté son programme, jusqu’à temps qu’il meurt, étouffé dans un costume de chameau. Un phare dans ma jeunesse. Tu te souviens, il finissait toujours son émission de la même façon :
HORATIO et HAMLET : À demain les p’tits vauriens et tâchez de pas mourir!
(Ils rient.) FOSSOYEUR 2 : En tout cas, moi je l’ai jamais aimé c’te bouffon là. Toujours à faire des pirouettes pis des niaiseries.
(Temps)
Si j’aurais été dans c’te poste de TV là, je peux tu te dire qu’y aurait jamais été là.
(Temps)
En tout cas, bonne soirée les boys!
(Il sort.)
HAMLET : Ça n’aura jamais été plus vrai qu’aujourd’hui. Un jour t’es là, et t’es incapable de dire si tu vas encore être en vie le lendemain. Et tu laisse quoi au bout de tout ça, un souvenir, une image, presque rien.
HORATIO : Quand même, ils sortent un DVD. (Moue désabusée d’Hamlet.) Personne n’échappe au temps. On finit tous par mourir. On vit bien ou mal, on meurt bien ou mal. Les deux c’est pareil. Ce qui compte, c’est ce qu’on fait là, maintenant.
(Entrent Claudius, la reine, Laertes, un prêtre et des lords. On transporte un cercueil.)
LAERTES : Rien de plus? Que des rites bâclés à la lueur d’une chandelle? Les cloches de l’église n’ont même pas sonné.
HAMLET : Un cortège funèbre. Horatio, caches toi.
(Horatio et Hamlet se cachent)
PRÊTRE : Si c’était juste de moi, je l’aurais même pas enterré. Vous me réveillez, à 10h00 du soir, pour des funérailles dont vous voulez pas que je fasse mention nulle part, vous me forcez à les faire malgré les lois de l’église, et je suis supposé faire comme si de rien était! Ah, mais c’est pas pareil, elle est proche de la famille royale, elle a donc tous les droits et tous les privilèges, même si elle est morte scandaleusement et qu’elle ne vient plus à l’église depuis sa première communion! Eh bien non monsieur. This is what I give you, this is what you gonna take! Je ne suis pas une connexion sans fil illimitée avec le Seigneur. Y’a une religion derrière la soutane, des règles, un code de conduite. Vous les méprisez, vous les transgressez et vous forcez les autres à le faire. Poussez-pas votre luck!
LAERTES : Ma soeur sera un ange pendant que vous brûlerai en enfer.
PRÊTRE : Félicitation pour la subtilité de l’image.
HAMLET : Ophélie…?
(Le prêtre récite le Je vous salue Marie en Latin d’un ton lent et monocorde.)
Ave, Maria gratia plena :
Dominus tecum ;
benedícta tu in muliéribus ;
et benedíctus fructus ventris tui, Jesus.
Sancta Maria, Mater Dei,
ora pro nobis peccatóribus,
nunc et in hora mortis nostræ.
Amen
Le cercueil est mis en terre. Pendant les prochaines répliques, Hamlet sort tranquillement de sa cachette et s’avance vers Laertes.)
GERTRUDE : C’est indécent de porter en terre une femme aussi jeune. C’est nous qui devrions être là, pas elle. Le Danemark sent la mort.
GERTRUDE : En quelques mois, j’ai porté à leur tombe un père, sa fille et mon propre mari.
CLAUDIUS : Gertrude…
CLAUDIUS : N’en reste qu’un.
GERTRUDE Quoi? (Elle n’a pas compris ce que Claudius a dit. Elle le regarde. Après un temps.) : Votre couronne est sale. Vous la ferez astiquer.
(Ils aperçoivent Hamlet et se taisent. Laertes relève la tête, le voit aussi. La bataille éclate. Le prêtre en profite pour s’éclipser. Le spectre d’Ophélie apparaîtra en arrière scène. Seule Gertrude peut la voir.)
LAERTES : Crève en enfer, chien!
LAERTES : Meurtrier! Scéléra!
LAERTES : Tu es une malédiction sur ma famille, tu es un membre infecté qu’il faut amputer. Ferme là! Ferme là. Je ne veux pas entendre. Je ne veux plus voir
LAERTES : Tu veux ma perte! Je te ferai regretter de ne pas être resté en Angleterre.
HAMLET : Le chat peut bien miauler le chien aura son heure.
HAMLET : J’ai aimé Ophélie d’un amour qui dépasse celui de 20 frères. Nous portons le même deuil.
HAMLET : Je n’ai jamais voulu ton malheur, ta peine est la mienne.
HAMLET Ils veulent la mienne.
HAMLET : Lâches moi! Il y a en moi quelque chose de dangereux.
CLAUDIUS : Laertes laissez le seigneur Hamlet. LAERTES!
CLAUDIUS : Il est impensable que de jeunes gens de votre rang se conduisent ainsi. Vous n’êtes pas des animaux.
CLAUDIUS : Si vous voulez livrer bataille c’est par une joute d’escrime qu’il faut le faire.
CLAUDIUS : QU’on aille chercher les rapières.
CLAUDIUS : Et des rafraîchissements!
LAERTES : Jamais plus que maintenant
LAERTES : Ni moi de la tienne!
CLAUDIUS : Laertes, rappelez vous de notre plan.
CLAUDIUS : Voici le poison pour la lame.
LAERTES : Mon bras ne faiblira pas.
CLAUDIUS : Restez sur vos gardes
LAERTES : Je suis prêt.
CLAUDIUS : Que cette coupe aille au vainqueur!
HAMLET : Tu ne peux pas comprendre.
HORATIO : Hamlet, refuse.
HAMLET : Tu veux te battre Laertes?
HAMLET : Je n’ai pas peur de ta lame.
HORATIO : C’est un piège.
HAMLET : Je suis le roi de l’escrime à défaut d’être celui du Danemark.
HORATIO : Recule!
HAMLET : Mon bras ne faiblira pas.
HORATIO : Le Danemark sent la mort.
HAMLET : Je suis prêt.
OPHÉLIE : Je suis une mouette, non, ce n’est pas ça.
GERTRUDE : Une joute d’escrime?
OPHÉLIE : Le Danemark sent la mort.
GERTRUDE : Depuis trop longtemps.
OPHÉLIE : Restez sur vos gardes.
GERTRUDE : Je suis prête.
OPHÉLIE : ACTION!