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11 septembre 2011 à 05h58 par SZ -
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TRANSFERT de Harry Sandjofsky

Traduit par Laïma Abouraja, Mylène Bergeron, Kristelle Delorme

AA & DD sont joués par le même acteurs (ne sont pas le même personnage); BA & BB sont joués par le même acteur- Est ce le même personnage? À la discrétion du metteur en scène. Tout rôles, tout genre.

AA : You-hou…

BA : Qu’est ce tu veux?

AA : Je l’aime c’te toune là.

BA : Chanceux. Y’a font jouer à tous bouts d’champs.

AA : Qu’est ce qu’il y a?

BA : Chus juste bien content de te voir.

AA :T’as tu vu? Erik est passé v’là une seconde.

BA : Qui?

AA : Erik. Vendt. Ma sœur est sortie avec lui.

BA : Le nageur?

AA : Ouais.

BA : Est pas sortie avec. Elle l’a genre, juste rencontré une fois.

AA : Sont sortis ensemble.

BA : J’tais là. C’tait à un party à Medford. Il l’a spottée. Janice était pâmée d’ssus mais yé parti.

AA : Sont sorti ensemble, j’te l’dis.

[BA : En tout cas, yé passé v’là une seconde?]

AA : Y s’est faite battre par le p’tit fendant d’Phelps. Ça vient juste de passer à télé.

BA : Je r’garde pas la télé pendant les Olympiques.

[AA : Faque…

BA : Faque chu juste un peu occupé là.

AA : T’es pas content? Chus v’nu juste pour te dire allô.]

BA: ( à quelqu’un hors-scène) LINDA. TA COMMANDE EST PRÊTE. Est tellement lente c’te fille là.

AA : Les clients l’aiment bien.

BA : Y’aiment ses boules, pas son service.

AA : Ça r’vient au même. Faque pourquoi t’as une face de bœuf là? Y paraît qu’t’es en amour.

BA : Ouin genre.

AA* : Quoi, tu vas l’nier? Faque tu l’nies pas? De toutes façons tu peux pas l’nier, j’t’ai vu. T’avais l’air tellement heureux. C’pour ça que j’comprend pas ta criss d’attitude à marde.

BA : Tu veux tu d’quoi à boire? Parce que là t’es dans un bar. Tu veux tu un verre?

AA : Chus v’nu parce que j’tais curieux. Qu’est ce qu’il / elle a de si spécial(e) celui / celle là?

BA : [« Qu’est ce qu’il / elle a de mieux que moi? ».] Attends t’es sérieux. Qu’est ce tu m’dis? Que toi pis moi on faisait un beau couple?

AA : C’était quoi notre problème?

BA : Notre problème? Pour commencer, avec toi « non » ça veut dire « non », mais « oui » ça veut juste dire « peut-être »[, comment ça?…]

AA : [Comment ça?] Criss, j’comprend même pas c’que tu m’dis …

BA : … Deuxièmement! : on était même pas capable de communiquer.

AA : [Parler. Parler c’est dépassé. ]On communiquait bien.

BA : Ouais [c’est ça].

[AA : Non? Tu faisais semblant tout ce temps là?]

BA : Ça c’est ta conception des choses.

AA : « Conception », [de quoi, criss,] avec qui tu t’tiens? Pis c’tu vrai qu’il / elle conduit pas? [C’est ça.] Il / Elle est arrivé en bus. [Qu’est ce tu dis de ça?]

BA : Y’a des choses vraiment plus importantes que savoir conduire.

AA : C’est quoi ces conneries là encore?

BA : Viens pas en arrière du bar.

AA : Pour un / une esti d’touriste, une amourette d’été, tu vas m’crisser là comme un déchet?

BA : Comment ça t’crisser là? Ça fait des mois qu’on est pu ensemble.

AA : Pis c’est d’la faute à qui?

BA : Dégage d’en arrière du bar. Faut tu qu’j’appelle Danny?

AA : Pourquoi appeler Danny? Bouge moi toi. Ch’ pas gros(se).

BA : Tasse toé. Merci.

AA : Tu penses t’es en amour? C’est juste une histoire de cul. On en riait, on riait des gens d’icitte qui s’amourachaient d’un touriste, « oui, oh oui, j’vais r’venir l’été prochain », pis maintenant c’t’à toi qu’ça arrive. C’est quoi là…Ça fait trois s’maines que vous vous voyez, à prendre des longues marches sur la plage? C’est le grand amour?…T’es plein d’marde… t’es en amour avec c’te monde là. Parce tu trouveras jamais mieux qu’moi. Tu t’amouraches d’un/une trou d’cul qui utilise des mots comme « conception ». Quoi, tu ris tu d’moi là?

BA : T’arrives ici, j’tais pas vu depuis… combien d’temps?

AA : J’attend que tu r’prennes tes esprits.

BA : Tu m’traitais comme un bouche-trou tout l’temps qu’on était ensemble.

AA : Ça c’est ta « conception ».

BA : Là, maintenant que j’ai quelqu’un…

AA : Tu « as quelqu’un »…

BA : … Ouais. Quelqu’un de vrai. Une vraie personne.

AA : Esti qu’tu dis n’importe quoi.

BA : LINDA! … Oh pis câlisse. J’vas leur apporter leurs verres moi-même.

AA : Ça peut pas être vrai. C’t’un / une touriste. Ça s’peut pas.

CC est assis, seul, son téléphone cellulaire sonne, il vérifie le numéro et éteint son cellulaire. BA entre.

BA : Aha. J’t’ai trouvé.

CC : Je suis ici.

BA : J’me suis réveillé pis j’tais tout seul. J’me suis dit : ça y est yé /est parti.

CC : Non, j’étais juste ici.

BA : Pourquoi t’as l’air si maussade?

CC : J’ai l’air maussade? C’est un drôle de mot ça, maussade. En tout cas, peu importe, quelle heure il est? J’ai pas regardé.

BA : Vraiment d’bonne heure. Surtout si on considère à quelle heure on s’est couché.

[CC : C’est pour ça qu’il n’y a encore personne dehors pour me bloquer la vue. Pour dire comme toi, elle est maussade la température.

BA : Ça va s’éclaircir-

CC : « -vers midi», oui je sais. Vous les gens d’ici c’est ce que vous dites, pour nous rassurer, nous les touristes. On vient ici seulement pour votre soleil…] Tout à l’heure, il y avait un gars qui promenait son chien. Gros gars, gros chien. Ils s’éclaboussaient dans les vagues. Devant la terrasse, Il y avait la plus grosse montagne de merde que j’ai jamais vue. Celle du chien bien sûr [et non celle du gars]. C’est un sac de poubelle qu’il fallait pour ramasser ça.

BA : T’as pas besoin de faire ça.

CC : Faire quoi?

BA : Parler. Inventer des conneries pour me parler. On peut juste rester assis ici, tranquille, pis profiter d’l’océan.

CC : Tu n’as pas froid en robe de chambre? C’est frisquet ce matin… J’ai jamais compris pourquoi les gens veulent un chien qui pourrait les tuer. Question de contrôle probablement [ : Pour montrer à tout le monde qu’ils peuvent maîtriser une putain de bête. Pour être capable de maîtriser quelque chose comme il faut?] Dieu sait qu’on ne peut pas maîtriser la Vie.

BA : T’es marié non?

CC : Je suis marié?

BA : [Tu t’es marié trop jeune.] T’assumais pas de te retrouver tout seul faque t’as juste pris un break. Pis maintenant après un mois et d’mi [qu’t’es ici] tu réalises que t’es encore en amour avec lui/elle faque tu y r’tournes.

CC : Et bien…

[BA : T’as-tu un p’tit?

CC : Un p’tit?

BA : Ouais, tsé, un enfant?

CC : C’est pas toi qui avais dit « pas de passé »?

BA : J’ m’en fou du passé.

CC : Personne ne peut se foutre du passé.

BA : J’parle de maintenant…] En tout cas. J’t’ai tu été utile?

CC : Tu te sens utilisé?

BA : J’vais l’être le jour où tu vas t’en aller.

CC : Laisse-moi deviner. Tu décides quand je quitte? Seulement pour pas te sentir utilisé?

BA : Mais tu t’en vas, non?

CC: [C’est la fête du travail.] Les vacances sont finies. Je dois retourner travailler.

BA : Y’a d’la job icitte. Qu’est-ce qu’ya d’drôle?

CC : Tu ne sais même pas ce que je fais.

BA : [Faque] qu’est-ce tu fais? [C’est pas l’passé, c’est le présent étant donné que tu t’en retournes faire j’sais pas quoi, pis que j’connais pas une crisse de chose sur toé. Pis, pourquoi t’as dit ça, « jusqu’à c’que j’décide quand tu quittes », pourquoi tu penses que j’vais vouloir qu’ tu partes?]

CC : Je vais revenir.

BA : L’été prochain? Pis chus supposé t’attendre?

CC : Tu vas avoir mon numéro.

BA : Pis ton courriel? Pis ton facebook?

[CC : C’est quoi facebook?

BA : J’sais même pas d’où tu viens?]

CC : Je vais te donner mon adresse.

BA : Ça veut dire quoi?

CC : Ça veut dire que tu pourras me rendre visite.

BA : C’est tu ben loin? [Tu peux tu m’dire de quoi?] Est-ce que j’vais devoir t’appeler en premier? [T’es tu sûr que ça va être correct? Que tu vas avoir le temps de m’trouver une chambre quekpart?]

CC : Je savais qu’on allait devoir en parler. J’avais juste pas planifié qu’on en parlerait ce matin.

BA : [Quand?] C’est la dernière fin d’semaine.

CC : Je sais que tout ce que je vais dire maintenant ça ne sera pas correct. Je peux seulement te dire une chose? [(Gabriel /Gabrielle),] je te trouve vraiment superbe / beau ce matin.

BA : Oh, on retourne se coucher, ok?

[CC : Il vente beaucoup dehors. J’ai l’impression que je suis en train d’attraper une otite .

BA : Ok. C’est beau. On retourne se coucher. ]

DD, à l’appareil

DD : Faque tu viens pas. Tu viens pas. C’est tu ça que j’dois comprendre –Non, s’il te plait, dis-le, tu peux pas le dire? Fort, comme un(e) grand(e): J’viens pas… Pourquoi là tu fais la gueule? Hm? Qu’est-ce qui s’passe avec toi? Pourquoi tu peux pas juste dire – Oh bon. Enfin. Merci. Qu’est-ce que tu veux dire par j’viens pas? C’est un de mes meilleurs amis, tu dois venir. Tu m’as promis… Chus pas hystérique… Je l’suis pas, OK OK OK OK donne moi une raison… Donne moi une – Tu quoi? Tu « t’sens pas à l’aise? » Qu’est-ce tu veux dire?…Qu’est-ce ça veux dire « pas ton genre de monde? » C’est mon genre de monde. Pis si t’es avec moé, ça veux dire que mon genre de monde ça peut aussi être ton genre de monde, t’as juste à ouvrir ton esprit… J’ai dit « ouvrir ton esprit ». Quoi? Pourquoi tu te fâches autant – Allô? All – Ah Calisse.

CC (en coulisses) : Ça a l’air de ben aller.

DD : Il / Elle vient pas. Il / elle se sent pas…

CC : À l’aise, oui j’ai entendu.

DD : T’as entendu?

CC : Y t’ont entendu jusqu’au Nunavut.

DD : [J’imagine que c’t’] une autre de ces relations [là qui est] vouée à l’échec.

CC : Dis pas ça.

DD : C’t’un mariage. À quel point un mariage c’est intimidant?

CC : Pour certains, on peut être gênant.

DD : On est pas gênant.

CC : Quand tu l’as amené au souper du département y a quequ’ s’maines, y’/ elle avait l’air p’tit (e) dans ses culottes.

DD : On va pas se mettre à parler de Michel Houellebecq. On va boire, on va danser. C’est quoi le problème, allez dépêche, tu vas être en retard. Qu’est ce tu fais là dedans? Tu r’gardes tu la télé?

CC : Pendant que j’m’habille.

DD : Les Olympiques? C’est rendu qu’t’aime ces niaiseries là?

CC : Sont en train d’interviewé le Jamaïcain qui a gagné l’argent en bobsleigh.

DD : Fascinant.

CC : Non, penses-y. Un jamaïcain arrive au Canada pis fait du bobsleigh de niveau international. Tout est possible.

DD : Le miroir dans pièce là, y grossit tu? Non? Merde. Ça doit être dans ma tête. En tout cas, grouille-toi. Si t’es en retard, ç’pas toi qui vont blâmer, c’est l’chauffeur. C’est qui qui va être assis tout seul à ton mariage. Pas d’date. Encore.

CC : Pas d’date mais pas tout seul. Il / Elle vient juste pas aujourd’hui. Mais vous avez l’air de connecter, malgré vos…différences.

DD : Oh écoute celle-là, l’expert. Y finit par se marier après sa longue liste d’échecs, y s’engage, pis là, Mme Louise Deschâtelets peut donner ses conseils aux mal-aimés qui se languissent d’amour. J’ai été là, tu t’souviens? J’ai assisté à toutes les étapes de ta vie. C’est l’temps, à mon âge, de finalement admettre qu’y a pas de lien entre le bon sexe pis l’amour.

CC : Ah mais l’bon sexe en amour, y’a rien d’mieux.

DD : Frais-chié. Écoeure moi pas.

CC : entre. J’dis ça comme ça -

DD : Mon Dieu, qu’est ce t’as su’l dos.

CC : Quoi?

DD : Tu t’maries tu ou tu t’en vas faire le clown?

CC : C’est si laid qu’ça?

DD : T’as l’air du vomi de Donatella Versace.

BB apparaît dans la porte.

BB : Je r’garde pas.

DD : Oh mon dieu.T’es pas s’pposé être ici. Attends. J’pas s’pposé être ici. Je vais vous laisser tout les deux. Sors, en coulisse Oh r’garde, j’suis chanceux- c’est les Olympiques qui jouent.

CC : On est pas sensé s’voir avant. Ça porte malheur y paraît.

BB : J’suis sur qu’on peut supporter la malchance. On a connu ben pire. Toute façon, j’te r’garde pas, je r’garde ton reflet dans l’miroir.

CC : T’es tu venu ici sans manteau? Tu vas attraper la mort.

BB : Y fallait que j’te dise :J’y ai pensé toute la nuit, à tout ce qu’on a traversé, pis j’ai décidé que je t’aime en fait.

CC : Quelle coïncidence. Dans le fond, j’t’aime aussi.

BB : Ce soir, va falloir porter un toast à tout ceux qui nous ont mis des bâtons dans les roues [jusqu’à aujourd’hui.]

CC : Excellente idée. Ils méritent une mention.

BB : OK, dépêche toi, t’es même pas encore habillé…T’es habillé?

CC : J’ai pensé que ça serait drôle. J’vais m’changer.

BB : Ou pas.

CC : Vraiment?

BB : Si tu restes de même ça va être mémorable. Dans une coupl’ d’années ils vont toute dire « t’souviens tu de c’qu’il/ elle portait à son mariage? »

CC : [ (Bobby / Bobbie ou Charlie)] ; On est compatible dans l’fond non?

BB : J’aime y croire.

Note : Pour BA et / ou BB, utilisez les noms Gabriel / Gabrielle dans la 2ième scène et idem Gabriel / Gabrielle ou Charlie dans la dernière scène pour indiquer si BA et BB sont le même personnage.

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