(1986)
Dans un pays d’Amérique latine, Leticia et Orlando sont un couple marié pour qui rien ne va plus, en dépit du bon salaire et de la grande maison. Orlando, forte libido et avide de pouvoir, est lieutenant dans l’armée et aspire à tout prix à une promotion; il n’hésite pas à joindre l’unité de torture. Leticia, femme hypersensible, n’aime pas la guerre et se lance dans l’étude de la politique internationale, aspirant à s’inscrire un jour à l’Université. Leur quotidien est porté par Olimpia, la domestique, à qui revient jour après jour les tâches les plus ingrates. Un univers sous le règne de la violence, où certaines informations restent derrière les portes closes.
Alors que Leticia passe la majeure partie de son temps à étudier, Orlando va kidnapper une jeune orpheline Nena pour la cacher au sous-sol. Il la violera à répétitions. Malgré cela, on voit l’innocence et la joie de vivre de Nena dans la relation qu’elle développera avec Olimpia, quand Orlando la présentera comme une nouvelle domestique. Presque prévisible, on assiste finalement à l’éclatement de toutes ces relations d’oppression et l’effondrement dramatique de l’illusion.
Personnages étranges dans une maison-labyrinthe, les relations mari et femme, maître et serviteur, bourreau et victime s’entrecroisent et se questionnent. Plusieurs détails échappent au spectateur; multitude des black-outs à chaque fin de scène, déconstruction du récit en micro-séquences, paroles chuchotées à voix basse, etc. Un horrible drame qui flirte pourtant parfois avec la comédie; où la torture et l’amour ne font plus qu’un.