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SomeAmericans: Je me tiens devant toi nue-I stand before you naked

Je me tiens devant toi nue-I stand before you naked

(1991)

Joyce Carol Oates — traduction de Robert Cordier

The American Place Theatre (Wynn Handman) : The American Place Theatre (New York) (1991)

Monologues dramatiques

Le féminin (l’insaisissable identité féminine ; être fille, être amante, être femme, être mère, être objet sexuel, objet de désir…), la sexualité (le culte du corps, les canons de beautés, l’hyper sexualisation, les déviances sexuelles, la prostitution), le culte religieux, la crise identitaire, la maladie mentale (l’anorexie, le fanatisme), les masques sociaux, les rapports homme/femme, l’amour, le désir de reconnaissance, la violence, la solitude, l’adolescence, le mariage et l’amitié.

personnages : F 10, M aucun

Elles sont dix.
Un chœur de dix femmes américaines tragiquement ordinaires. Elles représentent à la fois notre voisine, notre sœur, notre collègue ou la femme du dépanneur.
Elles sont toutes ces femmes.

Sur la scène d’un théâtre, l’une après l’autre, elles décident de prendre la parole à la manière d’un chœur décomposé. Je me tiens devant toi nue est un collage de dix monologues qui nous dévoile des personnages féminins rongés par de sombres pensées. Teintées d’un humour cinglant, les femmes que Oates nous présente sont toutes traversées par une impitoyable solitude, par des destins ordinaires, miséreux, qui en font leur tragédie. C’est ainsi qu’on y rencontrera une jeune femme obsédée par les regards des autres, prise dans un éternel désir de plaire. On y rencontrera aussi une vielle dame bien nantie et fière, mais cette fois-ci habitée par un profond vide intérieur. Une autre, au sommet de sa féminité, sera incapable de séduire un homme de son âge…
Puis une autre et une autre…
Ce mettant à nue devant nous, ces femmes décident de lever le voile sur leur censure, de se départir de leur habit social et surtout, de leur silence.

Qui sont ces femmes ? Que représentent-elles ?
Peut-on parler d’archétypes féminins ?
Pourquoi sont-elles anonymes ?
Qu’est-ce qu’elles ont en commun ?
Qu’est le rôle du chœur dans la pièce ? Quelle est sa fonction ?
Combien de comédienne a-t-on de besoin pour monter cette pièce ?
Est-ce que chaque personnage est interprété par une seule comédienne?
La traduction française est-elle efficace? Doit-on traduire la pièce en québécois?
Quelle est l’influence de la religion dans la pièce?

Quelques pistes complémentaires :

Orlan est une artiste contemporaine (Performance, Body Art, œuvres regroupant plusieurs mediums) ayant questionnée, tout au long de sa carrière, les canons de beautés à travers le monde et le culte du corps (l’avènement de la chirurgie esthétique, l’ère des transformations physiques etc.). Elle peut être une source d’inspiration.

Au Québec, en 1976, un collectif d’écrivaines dresse un portrait de six femmes québécoises à travers un collage de monologues, La nef des sorcières (Marthe Blackburn, Marie-Claire Blais, Odette Gagnon, Luce Guilbeault, Pol Pelletier et France Théoret). Le regard québécois sur le féminin transcrit dans La nef des sorcières versus celui américain de Oates peuvent être intéressant à comparer. Ils se complètent en un certain sens.

Peggy Phelan est une auteure issue du courant des «Gender Studies» qui a étudié la question du corps et de la présence de la femme sur la scène de théâtre. Voir l’article «Theatre and its mother : Tom Stoppard’s Hapgood» dans Unmarked ; The politics of performance de Peggy Phelan.

Lire aussi Luce Irigaray à propos du féminin et des rapports homme/femme. Une des auteures les plus importantes du mouvement féministe.

Récupéré sur http://zarov.org/wiki/SomeAmericans/00064
Page mise à jour le 06 janvier 2013 à 22h07