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SomeAmericans: Talk Radio

Talk Radio

(1994)

Eric Bogosian — traduction de

Portland Center For Visual Arts : Portland (1985)

Comédie noire

Drogue, racisme, communications, guerre, pouvoir, violence, société du spectacle.

personnages : F 2, M 7

Ce nombre de personnage est approximatif. Il ne liste que les personnages nommés, et ne contient pas les innombrables personnages de «callers» qui font des apparitions courtes dans le spectacle et son probablement jouées ou mis en bouche par les autres comédiens.

La pièce se déroule pendant une nuit, et nous place pendant la durée complète de l’émission «Nighttalk», animée par le controversé Barry Champlain. Durant toute la pièce, on voit Barry qui anime son émission de ligne ouverte, prend les différents appels des gens, et se rend progressivement compte de la haine et de l’ignorance qui caractérise de plus en plus brutalement son auditoire. Les choses dégénèrent lorsqu’un jeune homme appelle pour dire, pris de panique, que sa copine, après avoir pris beaucoup de drogue avec lui, s’est endormie et refuse de se réveiller.
Il se trouvait que l’émission présente était celle écoutée par les commanditaires et les autres chaînes de radio, Nighttalk devenant une émission nationale le lendemain.

La pièce est soutenue par un style excessivement grinçant et acerbe. On ne pourrait pas trouver de style narratif plus appropriée, considérant le caractère de Barry Champlain et de son auditoire avide de sensations fortes et de spectacle, peu au fait des problèmes mondiaux. Plus la pièce se met en place, plus Barry se rend compte de la médiocrité tragique de son auditoire, et plus il devient enragé à leur égard, au point où il en vient à insulter publiquement ses interlocuteurs en une longue tirade remplie de haine. Ce qui est intéressant, c’est que même ceux qui veulent se tenir hors de l’ignorance et de la haine finissent par en être imprégnés.
Le regard sur l’Amérique posé par le texte de Bogosian est aussi acide et cruel qu’avec sa pièce Suburbia ou ses solos. Très pertinent, et encore d’actualité aujourd’hui, presque trente ans plus tard, la pièce nous rend très mal à l’aise, nous faisant rire tout en nous remettant sous le nez nos tords et nos faiblesses.

William Durbau?

Récupéré sur http://zarov.org/wiki/SomeAmericans/00085
Page mise à jour le 07 janvier 2013 à 00h00