:Titre complet de la pièce:Antigone Project - a play in five parts
(:title Antigone Project - a play in five parts:)
:Année de publication:2009
:Nom complet de l'auteur:Collectif
:Nom complet du traducteur:
:Compagnie théâtrale:Women' Project
:Lieu de création:New York
:Année de création:2004
:Genre dramatique:Drame philosophique
:Thèmes abordés:féminité, suicide, inceste, famille, mythes d’Antigone et d’Œdipe, mort, rituel, classes sociales, lois de l’État, religion, les Guerres Mondiales et l’implication des afro-américains, esclavagisme, amour, intime vs humanité, culpabilité raciale
:Personnages féminins:4
:Personnages masculins:2
:Résumé de la pièce:Cinq auteures (Tanya Barfield, Karen Hartman, Chiori Miyagawa, Lynn Nottage et Caridad Svich) ont écrites chacune une courte pièce. Les cinq figures d’Antigone nous font voyager des grecs, à aujourd’hui en passant par le début du 20e siècle. Tous ces personnages peuplant la pièce ne sont pas libres. Sous différents noms, ils restent Ismène, Antigone, Hémon ou Créon. Ils sont pauvres, amoureux, vengeurs, morts…
« Hang Ten » : Deux sœurs pensives sur une plage. Un « surfer » au loin. Il est l’amoureux d’Antigone, mais Ismène finit avec lui.
« Medailllon » : Antoinette, afro-américaine de peu de moyen, surgit dans le bureau d’un haut gradé blanc. Elle demande le corps de son frère mort au combat.
« Antigone Arkhe » : Deux Antigone dialoguent : « Digital Antigone » et « Historical Antigone ». En parallèle, un archiviste énumère des éléments de son musée retrouvés dans la grotte (une ceinture ayant servi à son suicide par pendaison, une statue de femme, un cerveau, etc.). Ces énumérations au réalisme décalé participent à la construction de l’univers d’Antigone. Elle nous apparaît comme une légende, à la fois personnage réel et fictif. L’archiviste finit par quémander des dons pour le musée. Ça nous laisse sur une étrange impression.
« A Stone’s throw » : Antigone, une pauvre marchande veuve raconte son amour impossible au passé. Elle est accusée d’un crime de vengance. Les reporters peuplent la scène comme des loups. Le tribunal tranche finalement. Le drame humain dans un « orgy of white bulbs » côtoie une technologie poétique.
« Red again » : Comme un épilogue, Antigone et Harold discutent sous terre après leur mort. La courte pièce questionne entre autres l’action passionnée d’Antigone et la passivité de son fiancé. Elle lance: « I had to do what I did. Something colossal went wrong and it was changing the composition of human decency». Elle se pose ainsi en gardienne de la morale humaine. On peut se demander en jetant un coup d’œil autour de nous, si aujourd’hui, nous avons échoués cette lutte ancestrale? On peut aussi remarquer une condensation des temporalités lorsque les deux amants se retrouvent dans le monde des morts d’Hadès et parlent de «roller skating» et du droit de manger de la viande ou pas.
:Commentaire:« Antigone Project » nécessite la scène pour exister. Le texte, qui prend la plupart du temps le ton de la réflexion est quelque peu aride et trouve certainement sa finalité dans des images scéniques. Dans la même veine, les particularités des langues et la couleur de peau des acteurs (suggéré dans l’introduction du livre) définissent rapidement les figures qui s’affrontent sur scène. C’est surtout visible dans « Medaillon » par le fossé des classes qui sépare Antoinette de Carlton.
L’univers scénique de la pièce est créé à partir de projections. Particulièrement dans « Antigone Arkhe » et « A Stone’s throw », les acteurs interagissent avec la technologie. Pour le reste, « Red again » suggère que des photos sont projetées pour illustrer la grotte.
Plus que cinq simples actes au sein d’un projet global, ces cinq pièces sont parfois autonomes, séparées elles-mêmes en scènes. De plus, elles abordent parfois des thèmes similaires. On se demande ce que cet agencement apporte à la réflexion déjà étayé que la communauté littéraire et théâtrale a sur le mythe d’Antigone.
:Étudiant:[[~Josianne Dulong-Savignac]]