From GraphingShakespeare

SomeAmericans: Marisol

Marisol

(1991)

José Rivera — traduction de Isabelle Famchon

Actors Theator of Louisville : Louisville, Kentucky (1992)

Drame fantastique

Guerre, rapports humains, capitalisme, environnement, surconsommation, Dieu, destin

personnages : F 4, M 5

Marisol Perez, femme très pieuse, mène une vie tranquille dans son appartement du Bronx et occupe un bon emploi à Manhattan. Un soir, un sans-abris l’agresse dans le métro, et elle s’en échappe de justesse. Rentrée à la maison, elle reçoit la visite de son ange gardien, une magnifique femme noire irradiant chaleur et lumière, qui vient lui annoncer qu’elle doit la quitter : les anges troquent leurs ailes de paix pour l’uniforme de guerre, et se rallient pour former un assaut contre un Dieu sénile qui laisse la Terre dépérir. Marisol se retrouve alors seule pour affronter le chaos qui s’empare de la planète. Dès le lendemain, elle apprend sa mort dans les nouvelles. Et puis, c’est la dégringolade du chaos : une extrême agressivité s’empare des gens qui a leur tour mettent la ville à feu et à sang, les repères géographiques n’existent plus, plus de rues, d’immeubles, de parcs, la lune a disparu, le Soleil de lève au Nord et se couche au Sud, l’eau et la nourriture sont transformés en sel, les hommes enfantent… Bref, le monde est à l’envers. Les seuls survivants - s’ils sont toutefois vivants - n’ont plus aucun choix : ils doivent prendre à les armes à leur tour, et se rallier aux anges dans la lutte pour la survie de l’univers.

José Rivera nous semble plus poète que dramaturge, car son écriture étoffée regorge d’images romanesques. La profusion de didascalies très précises (il y en a parfois des pages entières) suggère des tableaux dramatiques à la fois réalistes et fantastiques. La richesse des symboles de cette pièce est employée à critiquer les valeurs profondes de la société occidentale. On y retrouve un portrait désolant causé par la pollution, la surconsommation, le capitalisme, la destruction rapports humains… ‘Marisol veut nous montrer que les hommes sont seuls responsables de leur malheur, et ils doivent se prendre en main s’ils veulent sauvegarder une planète pour qui les jours sont désormais comptés.
La pièce est quelque peu alarmiste, et on tombe parfois dans le cliché un peu trop lyrique (surabondance d’anges, d’ailes, de lumière et de couronnes dorées), mais sommes toutes, l’écriture fine de Rivera en vaut le détour.

Justine de l’Église?

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Page mise à jour le 20 décembre 2012 à 17h33