Hamlet sort d’un entretient mouvementé avec Ophélie. En sortant du théâtre, il fonce dans Poltronius qui entrait d’un pas décidé. Les deux hommes se regardent d’un regard embrasé. Hamlet tient à la main le scénario que lui a remis Ophélie.
POLTRONIUS : Que lisez vous ?
Hamlet regarde le scénario. Un temps
HAMLET lentement: Rien d’important. (Un temps) Des mots, rien que des mots
POLTRONIUS: Et que disent-ils ces mots, ces riens que des mots ?
HAMLET : Des mots qui parlent? Les mots doivent-ils toujours parler? Ils vous parlent à vous? (Rire nerveux…) Pour moi (pause), ils ne veulent plus rien dire…
POLTRONIUS (changement d’attitude drastique) : Hamlet…Pardonnez moi mon seigneur mais, je dois y aller…
Poltronius repart rapidement vers l’endroit d’où est sorti Hamlet.
HAMLET : Ils ne veulent plus rien dire…
Hamlet s’assoit sur une chaise, épuisé. Entre Ross et Gill.
ROSS criant: Seigneur Hamlet ? Seigneur Hamlet ?
Hamlet se retourne d’un coup, surpris.
HAMLET : Ross ! Gill ! Mes amis ! (Il sert les deux hommes dans ses bras.) Que me vaut votre visite? Vous n’étiez pas à Wittenberg?
ROSS : Nous avons appris… par le bruit qui court dans la cité, que vous prépariez un… un spectacle! Nous avons donc foncé ici pour vous supporter…
GILL( coupe Ross) : Pour vous encourager! Comment se déroule le travail? Ca avance?
HAMLET (confus) : Je ne vous ai jamais su amateurs de théâtre…
ROSS : Le théâtre peut-être pas… mais de votre théâtre, oui. En tant qu’amis…
GILL (coupe Ross) … nous ne pouvions manquer cela!
HAMLET : Vraiment? Non non non… Vous ne semblez point honnêtes dans vos intentions. Que me cachez-vous?
Hamlet commence à se gratter les yeux
GILL (mauvais acteur): Rien du tout. Je veux dire… De toute façon… Nous serions venus vous voir dans les semaines à venir… l’annonce de votre projet a simplement devancé la date de notre visite…
ROSS (coupe Gill) : En plus, il faisait si longtemps que nous n’étions venu au Danemark…
Hamlet se frotte frénétiquement les yeux. Il est visiblement agacé et nerveux.
HAMLET : D’accord ! Arrêtez moi votre comédie! Pour notre amitié comme vous dites… Dîtes moi ce qui vous attire ici. ( Hamlet arrête de se gratter et se rapproche lentement des deux hommes. Ils les fixent.) Je vois une sorte de confession dans vos yeux. Parlez ! (Hamlet hurle) Parlez!
Ross et Gill ne sont plus capables de parler normalement.
ROSS : Nous avons… avons-nous? Clos… Clam-Let? Ham-dius?
GILL : Roi Claudius… Hamlet…invité… il nous a… pour la Ger…pour la Trude…
HAMLET : Vos mots ne veulent rien dire. Qu’est-ce qui vous empêche de parler?
GILL : La Ger… La Trude…
ROSS : Claudius…
HAMLET (continue dans son élan de rage) : Est-ce votre laisse qui vous serre le col ou le poid de la trahison ? Pourquoi êtes-vous là ? C’est ma mère, n’est-ce pas? Ou le mon oncle? ( Ros et Gill se replient sur eux-mêmes. Hamlet rageur) Que des ânes, que des chiens! Vous n’êtes que des chiens! Que vous ont-ils promis ? Et pourquoi vous avoir envoyé m’épier? Pourriture ! Ânes ! Parlez! Chiens, parlez!
Hamlet se rapproche d’eux de plus en plus. Gill tombe de faiblesse.
ROSS (apercevant la chute de Gill) : Nous devions… vous… On… Vu… (change de sujet drastiquement) Les Co co co comédiens !!
Ross pointe la sortie du théâtre. La rage d’Hamlet se transforme subitement en excitation.
HAMLET : Quoi ?! Que dis-tu? Les comédiens ! Les comédiens ? Les comédiens sont arrivés à Elseneur ? Il faut que j’aille les accueillir. (Il part à courir vers la sortie du théâtre. On continue à l’entendre en voix off.) Comédiens ? Comédiens ? Où êtes-vous ? Comédiens? Comédiens !
Ross tombe à son tour. Il semble épuisé.
« GILL : Que faisons nous ici, je me le demande
ROSS : Tu peux te le demander
GILL : Nous ferions mieux de continuer. »
ROSS : Continuer ?
GILL : Oui… Continuer
« ROSS, actif : Oui ! (Un temps) Mais où ?
GILL : En avant »
Personne ne bouge
ROSS : a-vant.
Personne ne bouge. Un temps.
Ross et Gill sortent rapidement de scène.
( Les répliques entre guillemets viennent de la pièce Rosencrantz et Guildenstern sont morts de Tom Stoppard, 1967)
!!!On se retrouve dans une taverne miteuse. Il y a du bruit partout. Des hommes se battent. L’atmosphère est lourde. Entre Polonius, trop bien habillé pour l’endroit. Le Barman le dévisage un moment, puis recommence ce qu’il faisait.
CORAMBIS : Hum, Pourriez vous me servir un scotch s’il vous plait ?
Le Barman lui amène un scotch.
CORAMBIS : Maintenant, mon Seigneur, savez-vous qui je suis ?
HAMLET : Oui très bien, z’êtes un maquereau ! Un homme à femme !
CORAMBIS : Je… non mon seigneur
HAMLET : Alors, Monsieur le Président, j’aimerais bien que vous soyez ainsi.
Vos intentions seraient plus limpides !
CORAMBIS Au Barman: Euh, je ne comprend pas ce qu’il me raconte…À Hamlet Que lisez-vous mon Seigneur ?
HAMLET : Wordes, Wordes
CORAMBIS : Et que racontent-ils, mon seigneur ?
HAMLET : Wordes talking ?
CORAMBIS : I mean...Quel est le sujet de ce que vous lisez, mon Seigneur ?
HAMLET : Mais la plus vile des hérésie !
Par ici le satirique satire écrit,
Que le vieil homme, barbe grise et genoux faibles doit avoir,
Et que pour sa sagesse, tu dois toujours l’écouter
Tout ce qui, Monsieur le Président, je ne crois absolument pas:
Car vous seriez, vous-même, vieux comme je suis,
Si comme une Crabbe, vous pourriez marcher à l’envers.
CORAMBIS : Comme riches et plein d’esprit sont ses réponses,:
Pourtant, au début, il me pris pour un poisson :
Tout cela doit être provoqué par la folie
Au Barman
Je me souviens…
Quand j’étais jeune, j’étais très ralenti par l’amour
Et je passais toujours près de la folie…
Ah ! Guert …
Allez-vous walke de l’aire de mon seigneur
CORAMBIS : Par le temps qui passe, mon Seigneur
Je dois prendre congé de vous,
Continuez bien à vous amusez. Ceci ne peut que vous faire du bien !
Entrez Giderstone, et Rossencraft
HAMLET : Vous ne pouvez rien prendre, Monsieur le Président
Que je ne laisse partir plus volontiers
Une pause
Vieux fou !
Rossencraft et Gilderstone entrent
CORAMBIS: Vous cherchez le Prince Hamlet ! Voyez ou il est.
GILDERSTONE prenant une bière : Santé à votre Seigneurie.
HAMLET : Quoi, Gilderstone, et Rossencraft,
Bienvenue vieux amis! Bienvenu Chez Paré !
GILDERSTONE: Nous te remercions, et serions très heureux
Que vous soyez avec nous comme vous l’étiez à Wittenberg.
HAMLET : Daccord. Mais dites moi,
Est-ce une visite gratuite ?
Ou ne seriez vous pas envoyé par quelqu’un
Dites-moi la vérité. Venez ! Je sais que le roi
Vous a envoyé à moi. Je vois la confession dans votre œil.
Je sais qu’on vous a envoyé.
Vous pouvez être honnête avec votre ami.
GILDERSTONE : Que vous dire ?
HAMLET : La vérité
ROSSENCRAFT : Mon seigneur, vous avez raison, mais nous sommes venus volontairement
nous aimerions tellement, connaître la cause et le fondement de votre mécontentement.
HAMLET : J’veux une meilleure vie!
ROSSENCRAFT ET GILDERSTONE : Pardon ?
HAMLET : Par mon foie oui, c’grand monde que vous voyez ne m’contente pas.
Non, ni l’ciel sans étoile, ni la terre salle, ni la mer plein de vidange,
Non, ni l’homme qui est une si glorieuse créature n’saurait m’contenter
Ni la femme non plus, si ça vous fait rire
GILDERSTONE : Mon seigneur, nous ne rions pas pour cela.
HAMLET : Pourquoi donc alors avez vous ris
Quand j’ai dit l’homme ne m e contente plus ?
GILDERSTONE : Mon Seigneur, nous avons ri, quand vous avez dit,
L’ homme ne vous contente plus. Mais alors quelle accueille recevrons les acteurs de tournés
Qui viennent vous demander aumone
HAMLET : Des acteurs ! D’ou viennent-ils ?
ROSSENCRAFT : Mon Seigneur, ce sont les tragédiens de votre propre ville, ceux que vous aimiez tant.
HAMLET : Pourquoi ne voyagent-ils pas ? N’y a-t-il plus personne qui veut les accueillir dans ce vaste monde ?
GILDERSTONE : Non, mon Seigneur, leur réputation n’a pas changé.
HAMLET : Alors.. ?
GILDERSTONE d’un air gêné: Mon Seigneur, vous savez,
La cour, qui commanditait ces acteurs,
Et ainsi, leur permettait de vivre,
À déclarer, ne plus avoir d’argent,
Ils se sont alors tournés vers d’autres moyens, pous se financer,
Savez vous qu’ils vendent de très beau porte clé ?
HAMLET :
Je veux les voirs. Je veux les écouter
Leur art m’enchante.
Est-ce que le clown est encore là ? Si oui, il devra venir me voir.
Et cette reine au port si majestueux. Et ce chevalier en armure.
Appellez-les ! Je veux les voir maintenant.
!!!Luc-Philippe Filiatrault