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(:title Eurydice:)
Pour pénétrer dans l’ « Underworld », les mor.t.e.s doivent « dip in the river », un endroit où elles et ils perdent la mémoire (un endroit où, si elles et ils y restent trop longtemps, disparaissent). Si Eurydice est amnésique, elle retrouve tout de même son père, qui prend soin d’elle et lui construit une chambre bien à elle, formée de ficelle, même si personne ne dort dans la mort. Son père lui rappelle aussi, patiemment, ses souvenirs et son passé. Malgré sa frustration de ne plus reconnaître les mots et concepts de sa vie terrestre, Eurydice s’adapte à cette vie où elle dispose de « plenty of times » pour rattraper les moments avec son père.
De son côté, Orpheus désespère et décide de retourner chercher son épouse en utilisant la musique pour créer une faille dans l’ « Underworld » - il joue « the saddest music » pour attendrir les « Stones » (personnages non-genrés, littéralement des roches). Quand il réussit, il rencontre « a child », qui se trouve à être le roi de l’ « Underworld ». Il fait un pacte avec lui. Il peut aller chercher Eurydice, elle le suivra pour ainsi sortir de la mort, mais il ne doit jamais, au grand jamais, la regarder lorsqu’ils quittent le royaume des morts.
Eurydice dit alors adieu à son père, mais à mi-chemin entre la vie et la mort, elle cri le nom de son mari, qui instinctivement se retourne et la regarde. Elle est alors condamnée à rester dans l’ « Underworld ». Elle va rejoindre son père, mais elle découvre qu’il s’est volontairement tremper dans la rivière, croyant qu’elle ne reviendrait jamais. Elle écrit alors une ultime lettre à Orpheus et, pour échapper à un mariage forcé avec le roi de l’ « Underworld », elle s’étend à côté de son père dans la rivière pour disparaître à son tour.
• Notez que dans les personnages, il y a aussi 3 personnages de plus, « a chorus of stones » composé de « Big stone », « Little stone », « Loud stone » - dans les indications scéniques, l’auteure précise qu’ils et/ou elles doivent être jouer comme des « nasty children at a birthday party » ou carrément joués par des enfants.
Pièce très nostalgique, « Eurydice » donne la parole au personnage dont elle tire son titre, qui est quelque peu ignoré ou minimisé dans le mythe d’origine, en posant la question suivante : et si ce n’était pas Orphée qui avait succombé à la tentation de regarder sa femme, mais plutôt elle qui aurait choisi de ne pas le suivre ?
Impossible de ne pas sentir une forte volonté d’illustrer l’autodétermination des femmes, et leur capacité à prendre elles-mêmes des décisions sans nécessairement dépendre de leur mari. La thématique de la relation père-fille / relations familiales est également très présente. Les dialogues entre Eurydice et son père sont très touchants, soulignant la tendresse qu’ils se portent mutuellement, et le bonheur d’être réunis (malgré la mort et l’univers dans lequel il et elle sont pris).
D’un point de vue plus technique, la pièce est divisée en trois « movement » distincts, laissant aux scénographes une grande liberté pour instaurer l’univers qu’elles et ils veulent.