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Extremities / Extrémités

(1982)

William Mastrosimone — traduction de David Laurin

Westside Theater : Off Broadway, New York (1982)

Drame

Le viol, la justice, les rapports homme/femme, la vérité, la réalité, le doute, l’humanité, la responsabilité, la défense, la violence.

personnages : F 3, M 1

Trois amies habitent ensemble à la campagne. Stéphanie ne travaille pas : elle est seule à la maison cette journée-là. Un homme entre sans frapper demandant à voir un certain Mike. Elle lui indique qu’il n’y a jamais eu de Mike à cette adresse et lui demande de quitter. L’homme ne quitte pas. Sa présence est de plus en plus oppressante. Il ferme la porte et arrache le câble du téléphone. Alors, il s’approche de Stéphanie, commence à la toucher, lui demande de lui dire certaines choses à caractère sexuel, lui fait mal lorsqu’elle refuse. Le jeu dure et dure. Stéphanie arrive à s’emparer d’une canne d’aérosol. Elle asperge le visage de l’inconnu qui était véritablement sur le point de commettre un viol. Quand la scène suivante commence, l’homme est attaché, il a les yeux bandés et se plaint d’une douleur aux yeux. Il l’implore par son nom : Stéphanie. Il avoue connaître son nom car il a lu son courrier. Son geste était prémédité. Elle se promet d’avertir les policiers. L’homme lui fait alors réaliser qu’elle n’a aucune preuve contre lui. Le viol n’a pas eu lieu. C’est sa parole contre la sienne. Les policiers le relâcheront sûrement et l’homme menace de venir se venger. C’est à partir de ce moment que Stéphanie devient extrêmement violente avec l’homme. Elle l’asperge d’ammoniac, le frappe avec un marteau à de maintes reprises. Sophie, l’amie et colocataire de Stéphanie, rentre du travail et trouve l’homme attaché au foyer. Stéphanie lui explique toute la situation. Stéphanie a décidé qu’il est mieux de creuser un trou dans le jardin et d’y enterrer l’homme vivant. Sophie ne veut pas participer, mais laisse son amie, qu’elle croit sur paroles, faire ce qu’elle désire. Pendant que Stéphanie creuse au jardin, l’homme insère un doute dans la tête de Sophie quant à la réelle situation. Il ment habilement. Catherine, l’autre amie et colocataire, rentre ensuite. C’est une travailleuse sociale. Elle connaît bien les lois et est soucieuse de leur respect. Alors, elle propose de tout expliquer à la police. Stéphanie s’obstine un moment puis accepte sous condition que l’homme avoue devant ses amies qu’il a tenté de la violer. Alors, il leur ment et leur fait douter de la sincérité de Stéphanie. Finalement, après une séance de torture, et plusieurs menaces de mort assez sérieuses, il avoue devant les filles qu’il a tenté de violer Stéphanie et qu’il a déjà violé d’autres femmes à de nombreuses reprises. Sophie et Catherine vont chercher les autorités, heureuses de retrouver leur amie.

Extremities montre l’humain en situation de crise. Cette pièce met en scène, de façon juste et brillante, une femme démunie devant la violence. Elle tombe dans un mécanisme de défense dangereux : elle perd toute sensibilité et devient, à son tour, un monstre de violence, le bourreau. Les rôles s’inversent. L’auteur laisse paraître l’humain en chaque personnage, ni totalement bourreau, ni totalement victime. William Mastrosimone pose la question de la responsabilité. Jusqu’où peut-on aller? Les défaillances ou plutôt les lacunes du système de justice sont mises de l’avant par ce texte. « Pour qu’ils croient une femme en cour, il faut qu’elle arrive morte » lance Stéphanie. La pièce amène le lecteur ou le spectateur à se poser des questions sur cette notion de justice faite à soi-même.

Rosalie Leblanc Houle?

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Page last modified on 06 janvier 2013 à 21h38