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(1999)
Bash regroupe trois courtes pièces. Deux monologues et un dialogue sous la forme de confession où trois personnages expliqueront leur crime commis.
Premièrement, Le retour de Médée, où une femme raconte sa courte relation amoureuse avec l’un de ses professeurs, alors qu’elle n’avait que 13 ans. Cette aventure changera le cours de sa vie puisqu’elle tombera enceinte et mettra au monde, à l’âge de 14 ans, un garçon nommé Billie. Quelques années plus tard, cette femme commettra un crime, qui était planifié depuis déjà très longtemps.
Deuxièmement, Iphigénie en Orem qui raconte l’histoire d’un homme d’affaires qui a tout du « bon citoyen américain». La pièce commence lorsqu’il est assis à un bar. C’est alors que ce dernier confira le crime qu’il a commis à une dame qui lui est totalement inconnue. Cette confession est plus que nécessaire pour calmer la culpabilité qui ne cesse de grandir dans le corps de ce personnage depuis le jour fatal.
Troisièmement, La fête (“bash” en anglais), une bande de petits saints. Cette courte pièce est un dialogue entre un couple : John et Sue. Ces deux jeunes mormons racontent une soirée de fête qu’ils ont passée à New York avec des amis. Pendant cette soirée, John commettra un crime horrible. Sa future fiancée Sue ne connaîtra jamais l’existence de ce crime monstrueux et se mariera donc sans le savoir avec un meurtrier .
Avec cette pièce, Neil Labute nous fait réaliser à quel point il est impossible de connaître complètement quelqu’un même si l’on croit tout savoir sur lui. Cet auteur montre au lecteur que l’être humain n’est jamais à l’abri du mal. Ce mal que l’on peut subir et ce mal que l’on peut faire subir, car sous les apparences les plus conformes se cachent souvent les plus grands criminels. Le rapport au spectateur est aussi très intéressant avec cette pièce. La parole très directe fait en sorte que le public s’attache rapidement aux personnages, ce qui accentue le choc final lorsque celui-ci apprend les crimes des personnages. Bash présente des protagonistes qui racontent un moment difficile de leur vie avec une langue saccadée. Les personnages cherchent souvent leurs mots ce qui les rend d’autant plus humains et réalistes. Ici, le spectateur est en position d’écoute. Il se sent interpellé comme s’il était dans un confessionnal et qu’il recevait les pêchers des personnages. Ce qui est aussi intéressant, c’est que Neil Labute laisse libre choix au public de pardonner ou non, de justifier ou non les crimes commis dans la pièce.