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(1993)
À Nuremberg, lors des procès des dirigeants de l’Allemagne durant le régime nazi, une figure attire beaucoup l’attention : Hermann Goering. La pièce, créée à partir d’un grand travail de recherche, retrace et imagine la préparation de la défense de Goering. Met en scène son intelligence, son humour, son contact avec les soldats américains ainsi qu’avec son psychiatre, et nous mène jusqu’à son suicide.
Pourquoi parler de la seconde guerre mondiale dans les années 1990? Le traumatisme est certes, grand, mais il y a aussi que les États-Unis commencent à s’engager dans la guerre du Golfe.
Goering, dans la pièce, refuse catégoriquement de mettre la faute qu’implique ses crimes sur le dos de quelqu’un d’autre et surtout pas sur le dos d’Hitler. Il va jusqu’à menacer les autres prisonniers qui témoignent en disant s’être faits hypnotiser et séduire par Hitler. Il accepte ce qu’il a fait, il en prend l’entière responsabilité et cherche la nuance dans des détails complètement horribles, mais qui, pour lui, sont importants. Il ne souhaitait pas l’extermination des juifs, il souhaitait leur exil : nuance.
La pièce est déroutante car le personnage, malgré tout, pique notre curiosité. Aussi, les rapports de Goering avec les autres personnages sont intéressants : la haine jamais cachée du psychiatre envers son patient n’empêche pas ces personnages de se parler d’homme à homme, et l’avocat de Goering qui trouve de plus en plus horrible le personnage est une attitude qui vient contrebalancer la sympathie grandissante du soldat pour son prisonnier.