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(2009)
Monologue d’à peine quatre pages, où un personnage du nom de Whaler, face au public, dresse maladroitement la liste des moments humiliants ou stressants qu’il a vécus.
La pièce est intéressante en raison, surtout, de son style elliptique et fragmentaire. Le personnage tente de raconter ses souvenirs aux spectateurs, mais il le fait de façon tortueuse, presque scyzophrénique, parsemée d’oublis, de sauts et de retours dans le temps où il se contredit souvent. On en vient ainsi à questionner la véracité de ses paroles et, plus globalement, la stabilité de son état émotionnel. Ce monologue dérangeant et inquiétant nous révèle un personnage aliéné, certes, mais qui en est conscient. Et cette conscience que le personnage a de son aliénation rend sa prise de parole encore plus étrange et malaisante pour le spectateur, qui se fait parler directement. La quasi absence de didascalies (il n’y a que «Whaler stands, facing the audience» et «Pause.»), laisse une grande ouverture aux différentes lectures qu’on pourrait en faire. Une pièce minuscule mais chargée, cohérente et aboutie au niveau de son écriture.