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(2001)
Nous sommes en 1929, à Tampa en Floride, dans une manufacture de cigares où travaillent des immigrant cubain de première génération. La pièce commence alors que Ofelia, propriétaire de la manufacture, et ses deux filles, Marela et Conchita, attendent au port l’arrivée du « liseur » Juan Julian. Honorant une tradition plus que centenaire, Juan lira à voix haute aux ouvriers pendant qu’ils roulent leurs cigares . Parallèlement à l’arrivée de Juan, Santiago et Chéché boivent en pariant sur un combat de coq. Alors que certains accueillent avec bonheur l’arrivée du liseur, Chéché est amer car sa femme est partie avec le liseur précédent. C’est Anna Karénine de Tolstoi que Juan a décidé de lire aux ouvriers. L’histoire d’amour du personnage d’Anna se répète à l’usine: alors que le mari de Conchita, Palomo, à une maîtresse, Conchita lui avoue qu’à l’instar de l’héroïne du roman de Tolstoi, elle prendra un amant. Les autres personnages à leur façon verront leur vie changée par l’histoire lue par Juan. « Quiconque passe sa vie dans les livres croit en la possibilité de sauver les choses de l’oubli.» Cette phrase prononcée par Conchita témoigne d’un autre sujet de la pièce: le passage et la perpétuation des traditions. Les personnages se positionneront, en ce temps de grande crise économique. Doit-on garder le liseur? Doit-on faire entrer les machines dans la manufacture?
Anna in the Tropics n’avait jamais été jouée à New York avant de gagner le Pulitzer en 2003 (et son auteur fut le tout premier latino-américain à remporter ce prix). Natif de Cuba, Nilo Cruz habite les États-Unis depuis l’âge de 10 ans.