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(1973)
Un arrêt-stop isolé dans le sud du nouveau-Mexique. Un dimanche tôt en matinée, Angel rentre travailler au restaurant pour changer de chiffre avec Stephen (Red Ryder) qui y a passé la nuit. Dans une ambiance teintée d’humour noire et de sarcasmes, Angel et Stephen conversent à propos de tout et de rien. On apprend que Stephen veut partir du village et refaire sa vie. Angel le croit incapable de le faire, elle le nargue.
La matinée débute comme à l’habitude jusqu’à l’arrivée successive de deux couples dans le restaurant. Les premiers amoureux, Richard et Clarisse, semblent aisés financièrement mais aucunement prétentieux. Ils se font discrets. C’est à l’arrivée du second couple, Teddy et Cheryl, deux jeunes adultes en direction de la frontière mexicaine (probablement dans le but de compléter un trafic de drogue, c’est ce qu’on peut en déduire), que l’ambiance s’alourdie. Teddy est prétentieux, arrogant, condescendant et surtout violent dans son comportement avec les autres personnages. (Il est un ancien soldat qui a participé à la guerre du Vietnam) La fin du premier acte se termine avec Teddy qui menace Richard avec une arme à feu. Il tire.
Teddy détient une emprise psychologique sur tous les personnages. Ils sont coincés avec Teddy, dans le «diner», qui s’amuse avec eux comme avec des marionnettes. Teddy décide de se mettre en scène avec eux. Il crée des situations embarrassantes, vulgaires inspirées de la vie réelle des personnages. L’ambiance est inquiétante voir même décadente. À la fin de l’acte, il finira par partir. Quelques instants plus tard, Stephen décide de quitter le village pour Bâton Rouge. Et la vie reprendra son cours.
La traduction de la pièce est en québécois et date des années 90. Les dialogues semblent avoir mal vieillit. Le fond se veut réaliste, certains thèmes de la pièce sont encore d’actualités (l’enfermement, le pouvoir, la fuite, l’écart entre les richesses etc.), mais ils sont représentés par des archétypes et des références sociales et culturelles propres aux années 70. Prise dans son contexte historique (d’il y a 30 ans), la pièce peut être interessante. Par contre, pour la monter aujourd’hui, on doit clairement se questionner sur la traduction. Une réactualisation de l’oeuvre semble aussi de mise.