Troisièmes Réécritures

V3 Fragment VIII

Polonius et Claudius dans le camion de télé de la CCDV ( Claudius control Danemark’s view). Le véhicule est garé en face du théâtre. Ceux-ci ont le regard tourné vers un moniteur qui nous laisse entrevoir Ophélie et le caméraman dans le hall.

Polonius (au roi) : Voir sans être vu. Là est la réelle fonction de la télévision, pour celui qui la regarde j’entends, non pour celui qui se veut être dedans.

Claudius : Mais comment pourrons-nous épier Hamlet, alors que celui-ci est là-bas et nous ici ?

Polonius : Par la retransmission en direct mon roi. Hamlet est à l’intérieur en train de répéter. Nous sommes ici à regarder. Ophélie vous la voyez est dans le hall. Celle-ci ira à titre de reportère interviewer le prince Hamlet sur les raisons qui l’on poussé à écrire sa pièce, et peut-être arrivera-t-elle à savoir ce qui justifie sa conduite.

(à Ophélie) Ophélie est-ce que tu m’entends ? Nous on ne t’entend pas, est-ce que tu m’entends ?

Ophélie (faisant signe que oui) : Oui, je vous entends.

Polonius ( au roi) : Vous voyez elle fait signe que oui. (à Ophélie) Tu peux y aller maintenant. Assures-toi de lui faire dire ce que tu veux entendre.

Dans la salle. Hamlet est seul sur scène. Il lit à haute voix un texte.

Hamlet : Être ou ne pas être. Là est la question. Est-il plus noble d’endurer la souffrance que m’apporte cette outrage ou devrais-je plutôt m’armer contre la raison de ce trouble et y mettre fin ?

Entre Ophélie, suivie dans l’ombre, par le caméraman.

Mourir… dormir… rien de plus. Et dans le sommeil se dire qu’on en a fini de ces nausées et de ces atteintes à la chair. Voilà ce que chacun réclame secrètement dans l’obscurité. Mourir… Dormir;

Ophélie ( se rapprochant de la scène) Mourir …Dormir … et peut-être rêver : voilà ce qui nous ronge l’espoir. Car quelles rêves risque-t-on de rencontrer au-delà de notre vivant ? Nous nous devons d’y réfléchir. Voilà l’excuse qui pousse les retardataires. Autrement, qui donc serait assez fou pour endurer le supplice du temps. Pour accepter d’être persécuté à tort sous le regard fier des orgueilleux ? D’être juger selon les lois d’une justice en sursis ? De supporter les peines d’un amour non reconnu, l’insolence des gens en place et l’outrage des indignes à l’égard du juste, quand il est possible de s’apaiser soi-même avec une simple lame.

Hamlet et Ophélie (en choeur) : Qui voudrait porter le fardeau d’une vie aussi tourmentée, si ce n’était que nous redoutons ce que la mort nous réserve ? Ce continent inexploré d’où jamais personne n’est revenu et qui nous fait préféré les maux que l’on subi plutôt que de s’aventurer vers ceux qui nous sont inconnus.

Ophélie : Je suis venu te remettre ce texte que tu m’as envoyé. Je l’ai lu et je te le redonne.

Ophélie rend à Hamlet un texte identique à celui qu’il tient dans ses mains.

Hamlet : Vous vous trompez. Je ne vous ai rien fait parvenir qui puisse me revenir. Ceci ne m’appartient plus.

Ophélie ( en colère ) : Oh si, cela vient de vous. Je refuse que votre folie l’emporte sur notre amour. Êtes-vous à ce point, hommes, incapable de référer à vos réels sentiments. De quoi avez-vous donc peur pour l’amour de dieu ? Qu’es-ce qui vous effraie à ce point du fait d’être amoureux ? Est-ce la peur d’agir qui vous prends ?

Ophélie prend les mains d’Hamlet et les posent sur ses seins. Elle avance son visage à deux pouces de celui d’Hamlet pour lui faire comprendre qu’elle attend un baiser. La caméra est braqué sur eux.

Temps. Hamlet jette un coup d’oeil à la caméra et s’aperçoit qu’ils sont filmés.

Hamlet : Es-tu honnête ?

Ophélie : Je l’ai toujours été avec toi.

Hamlet : Es-tu belle … ?

Ophélie : Que veux tu dire ?

Hamlet : À la caméra ?

Ophélie regarde la caméra.

Hamlet : Es-tu satisfaite de ce que ça donne ? Est-ce un beau moment de télé qui ce produit présentement ? Où est ton père Ophélie ?

Ophélie : …

Hamlet : Tu feras une très bonne animatrice Ophélie. Tu as tout ce qu’il faut vraiment pour gravir les échelons et te faire engager. Trouves-toi un producteur qui sera user de tes charmes et les mettre en valeur. Fait lui croire que tu l’épousera s’il le faut et tu décrochera de gros contrats je te le garantie.

Ophélie (au caméraman) : Coupe la caméra ! J’ai dis coupe la caméra !

Hamlet (la prenant par les bras alors qu’elle se débat): Vous êtes tous les mêmes dans ce milieu. Vous voulez à un tel point réussir que vous faites de votre image votre principale nature. Puis vous vous trémoussez, vous rigolez comme des collégiennes, vous inventez des surnoms aux gens qui ont quelque chose à dire afin de les rendre aussi superficiels que vous en fessant passer votre impudeur pour de l’innocence. J’en ai assez ! Ton sourire maquillé me pue au nez. Allez va ! Va faire la putain devant les caméras aux heures de grande écoute, pour dire au monde ce qu’ils veulent entendre ! Et sache que je ne t’ai jamais aimé.

Hamlet sort vers la droite. Le caméraman arrête de filmer.

Ophélie (Hystérique et en pleurs) : Aaaah ! Aaaah !

Elle ru le caméraman de coups.

Ophélie (Pleurant sur elle même) : Qu’es-je fais ? Je suis perdu pour toujours ! C’est moi qu’il l’aie voulu ainsi, c’est la dernière image qu’il gardera de moi et c’est moi qui la lui ai donné. Jamais je ne pourrai oublier tes paroles ? Je veux mourir !!! Je veux mourir !!! Aimes-moi !!! Je veux quitter ce pays avec toi. Mon amour. Mon amour. (Temps) Dormir… Mourir…

Elle pleure. Entre Polonius et le Roi.

Polonius : Oh mon enfant, nous n’avons rien entendu mais nous avons tout vu.

Claudius : Ce n’est pas d’amour dont il est question. Nous en avons la preuve maintenant. Je doute également qu’il soit pris de la folie. C’est une haine bien plus grande qui habite son coeur. Et j’ai bien peur que cette haine en lui ne fasse que grandir. Il nous faut le garder à distance pour éviter qu’il devienne un danger pour nous. Dès demain il partira pour l’Angleterre. Je m’occuperai d’organiser son départ avant ce soir.

Polonius : En êtes vous sûr majesté ? Je vous pris d’attendre à ce soir. Après le spectacle, je m’arrangerai pour qu’il puisse rencontrer la Reine sa mère seul à seul. Je me porterai comme témoins invisible de cette rencontre. Si cette entretient ne nous apprends rien de plus sur sa condition, alors en ce cas vous pourrai préparer le voyage. Pour l’instant je vais le rejoindre afin de lui soutirer quelques informations après ce qui vient de se passer.

Claudius : Soit.

Polonius sort vers la droite. Ophélie et le Roi sortent vers la gauche.

V3 Fragment XI

Troisièmes Réécritures

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