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Laurel et Hardy vont au paradis, Black-Out et Cache-Cache

(1976–1977)

Paul Auster — traduction de Christine Le Boeuf

Théâtre de la Bastille : Paris (2000)

Absurde

Solitude, quête identitaire, sens de la vie, conformisme, travail

personnages : F 1, M 6

Trois pièces en un acte.
Laurel et Hardy vont au paradis :
Il s’agit de deux hommes (nommés Laurel et Hardy en l’honneur du légendaire duo comique des années 1920) qui répètent constamment la même routine de travail éreintante. Tous les matins, ils reçoivent de mystérieuses instructions dans un livre, qu’ils se doivent de respecter à la lettre. Seuls dans cet univers confiné, ils bâtissent un mur de pierre, s’efforçant de plaire à un mythique inspecteur qui ne vient jamais. Chaque jour, ils combattent l’isolement, l’épuisement, la colère, le désir de révolte puis se résignent, sans comprendre qui ils sont, ce qu’ils font et dans quel but.

Black-Out :
Suite à la mystérieuse disparition de trois personnages, Noir et son secrétaire - Vert - attendent la visite de Bleu, qui, depuis deux ou trois ans (ou peut-être plus), fait des rapports de filature hebdomadaires sur le même homme. Cet homme est-il impliqué dans la disparition des trois personnages? Impossible de le découvrir, car on ne cherche pas la réponse. Avec le temps, Bleu réalise que sa filature n’est liée à aucune enquête : l’homme en question paie lui-même Bleu pour qu’il fasse des rapports sur lui. Pendant ce temps, il écrit un roman.

Cache-cache :
Un homme et sa femme sont enfermés séparément dans ce qui semble être des castelets. À travers leurs prises de becs, leurs déclarations d’amour, leurs rires et leurs silences, ils tâchent de se rappeler cette chose qu’ils cherchent ainsi que des raisons pour lesquelles ils la cherchent.

Ces trois courtes pièces sont des ébauches de Paul Auster en début de carrière. Elles sont empreintes du tâtonnement de l’auteur dans l’écriture absurde : les bases sont jetées, mais les textes sont loin d’être aboutis. Les dialogues manquant de concision, de précision, indiquent que l’auteur s’éparpille lui-même dans ses mots. La quête de sens des personnages semblent alors un témoignage de la quête sémantique et stylistique de l’auteur.

On peut affirmer que la passion d’Auster pour Beckett - qu’il a d’ailleurs traduit du français à l’anglais - transpire dans ses écrits : ses Laurel et Hardy, qui attendent l’inspecteur qui ne vient pas, ressemblent à s’y méprendre aux protagoniste de En attendant Godot. L’inspiration beckettienne est également présente dans le traitement absurde des thèmes abordés, la redondance du cycle et la solitude des personnages.

Justine de l’Église?

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