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(2010)
La pièce se passe aux alentours de 1880. Tout de suite après la découverte de l’électricité et après la guerre civile. Dr Givings est un docteur qui reçoit ses patients chez lui, dans une pièce à côté du salon. Il soigne particulièrement des femmes. Celles-ci souffrent d’hystérie et d’angoisse. Homme de science, il a découvert, grâce aux nouvelles avancées technologiques ,soit l’électricité, qu’il pouvait réduire l’anxiété en procurant à ses patientes des orgasmes. C’est pourquoi il a créé une multitude d’objets qui fonctionnent à l’électricité et qui , insérés dans les parties génitales, vibrent et procurent aux « malades » un moment de « climax » qui leur permet de se détendre et ainsi d’être moins anxieux. Bref, Sarah Ruhl nous présente l’apparition de ce que l’on appelle aujourd’hui des vibrateurs.
Évidemment, la femme du docteur, Mrs. Givings, est très curieuse et cherche à comprendre ce que son mari peut bien faire à toutes ses personnes qui, après de courtes séances, se sentent soulagées et reposées. In the next room or the vibrator play est construite comme un vaudeville. Il y a plusieurs intrigues qui s’enchaînent et se croisent. Nous serons donc témoins de la découverte des vibrateurs par Mrs. Givings qui en l’essayant se découvre un appétit sexuel nouveau. Léo, un jeune peintre angoissé se trouvera à nouveau l’inspiration par le truchement de la nourrice noire de la maison. Sans oublier les multiples triangles amoureux qui se formeront tout au long de la pièce.
Néanmoins, sous tout ce va-et-vient, ces moments comiques et ces situations inattendues, l’intrigue principale réside dans la relation du docteur et de sa femme. On comprend rapidement que les nouvelles curiosités de Madame convergent avec le fait que son mari se perd dans son dévouement pour son métier. D’ailleurs, la pièce commence par le docteur qui entre chez lui sans même remarquer que sa femme est au salon et la saluer. Le tout couronné par le fait qu’elle ne peut pas allaiter son enfant elle-même et ainsi sentir cet amour maternel qui s’y rattache. Ce qui engendrera l’engagement de la nourrice Élizabeth qui vient tout juste de perdre son enfant et qui fera naître chez Mrs Givings une certaine jalousie.
Sarah Ruhl réussit à installer un rythme comique en nous montrant les maladresses et incompréhensions de ses individus face à la découverte du plaisir sexuel. Tout cela, sur fond triste d’une histoire familiale qui se décline. Sont décrits des personnages poussés par leurs pulsions soudaines qui décident enfin de s’ouvrir et de vivre pleinement. La pièce est très documentée et fait voir une génération qui se libère des tensions engendrées par le poids de la vie sociale ambiante.